L’assassinat de Mehdi Kessaci, survenu jeudi à Marseille, constitue un acte criminel d’une nature nouvelle, selon le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez. À l’issue d’une réunion d’urgence organisée ce mardi 18 nnovembre à l’Élysée, il a qualifié cet homicide de “crime d’intimidation”, révélateur d’une évolution inquiétante des méthodes des narcotrafiquants. Le ministre a insisté sur le caractère préparé et inédit de ce meurtre, estimant qu’il représente un “point de bascule” dans la violence liée au narcobanditisme.
Face à l’émoi national, Emmanuel Macron a convoqué en urgence ce matin une réunion réunissant les principaux acteurs de la lutte contre le trafic de stupéfiants : le Premier ministre Sébastien Lecornu, les ministres de l’Intérieur, de la Justice, des Comptes publics et des Affaires étrangères, ainsi que les têtes des services policiers, judiciaires et douaniers concernés.
L’objectif : dresser un état des lieux précis du narcotrafic à Marseille et sur l’ensemble du territoire, et évaluer l’efficacité des dispositifs déjà déployés. Le président effectuera un déplacement à Marseille à la mi-décembre, après une nouvelle réunion interministérielle.
Un acte ciblant un militant anti-drogue
Mehdi Kessaci était le frère d’Amine Kessaci, militant écologiste engagé contre le narcotrafic via son association et ses prises de position publiques. Pour Laurent Nuñez, les éléments recueillis montrent que le meurtre visait indirectement ce dernier : il s’agit d’un message criminel destiné à intimider une figure engagée contre les réseaux. Le procureur de Marseille n’exclut pas non plus un “assassinat d’avertissement”.La famille a demandé que les obsèques, organisées à Marseille, se déroulent sans presse. Une marche blanche aura lieu le week-end prochain.
Un enjeu politique majeur au niveau national
À l’approche des municipales, la lutte contre le narcotrafic s’impose comme un thème central. Les élus, de droite comme de gauche, dénoncent une situation devenue explosive. Fabien Roussel (PCF) regrette un manque chronique de moyens, tandis que le Rassemblement national reproche au chef de l’État son “retard” dans la prise de conscience.Dans l’opinion publique, l’insécurité liée aux trafics apparaît comme une préoccupation majeure, renforçant la pression sur le gouvernement pour des mesures d’urgence.
