En Guadeloupe, la justice a rendu mardi 2 novembre un verdict très attendu concernant les violences qui avaient embrasé l’archipel en novembre 2021, en plein conflit social autour de l’obligation vaccinale des soignants et de la vie chère. Neuf hommes, âgés de 23 à 48 ans, ont été reconnus coupables d’avoir participé à des attaques violentes contre la gendarmerie du Lamentin, l’un des épisodes les plus marquants de ces nuits d’émeutes. Ils écopent de peines de prison ferme allant de dix mois à cinq ans, assorties pour partie d’un sursis probatoire et de mandats de dépôt différés.
Gravité exceptionnelle
Les faits reprochés sont d’une gravité exceptionnelle : entre le 17 et le 19 novembre 2021, une cinquantaine d’individus encagoulés avaient érigé des barrages enflammés devant la caserne, où trois gendarmes s’étaient retranchés. L’escalade avait atteint un niveau critique lorsqu’un hélicoptère envoyé en renfort avait essuyé des tirs. Un gendarme avait alors dû effectuer un tir de sommation. Face à cette flambée de violence, la préfecture avait instauré un couvre-feu pour rétablir l’ordre public.
Parmi les condamnés, Samuel Crail, 48 ans, a reçu la peine la plus lourde : cinq ans de prison. Le tribunal a estimé qu’il avait joué « un rôle majeur » dans les attaques menées au cours des deux nuits d’émeutes. En plus des peines d’emprisonnement, les neuf prévenus se voient interdire de se contacter pendant deux ans et de porter une arme pendant cinq ans.
Ces condamnations marquent une étape importante dans la réponse judiciaire aux violences qui avaient accompagné le mouvement social de 2021, mêlant barrages, vols et affrontements avec les forces de l’ordre. Elles soulignent la volonté des autorités de sanctionner fermement les atteintes graves à la sécurité publique, tout en rappelant la profondeur du malaise social à l’origine de cette crise.

