Un vaste réseau d’escroquerie à l’assurance maladie vient d’être démantelé par les gendarmes de la section de recherches de Versailles. Quatre chirurgiens-dentistes et un expert-comptable ont été déférés devant le parquet de Versailles pour une série de délits, parmi lesquels escroquerie en bande organisée, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, travail dissimulé, exercice illégal de la profession de dentiste et blanchiment. L’ampleur des faits révélés illustre une fraude méthodique et particulièrement lucrative.
L’affaire a débuté en 2024, après un signalement de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) des Yvelines. Celle-ci avait détecté qu’un cabinet dentaire du Mantois facturait de manière répétée des soins coûteux dans des proportions jugées « anormalement élevées ». Alertées, les autorités judiciaires ont confié l’enquête à la section de recherches de Versailles, épaulée par le groupement de gendarmerie des Yvelines, le Groupe d’intervention régional (GIR) de Versailles et le Commandement pour l’Environnement et la Santé Publique (CESAN).
Un système organisé
Les investigations ont mis en lumière un système organisé, permettant aux prévenus de générer un bénéfice criminel estimé à 2,3 millions d’euros, tandis que le préjudice direct subi par la CPAM 78 dépasse les 500 000 euros. Lors des perquisitions et opérations de saisie, plus de 1,4 million d’euros d’avoirs criminels ont été confisqués par les enquêteurs, illustrant l’ampleur des gains détournés.
Les cinq mis en cause, désormais placés sous contrôle judiciaire strict, se voient interdits d’exercer leur profession ainsi que de quitter le territoire national. Leur procès est programmé pour mars 2026 devant le tribunal correctionnel de Versailles.
Cette affaire souligne la vigilance croissante de l’assurance maladie face aux fraudes organisées et la mobilisation conjointe des services spécialisés de la gendarmerie. Elle met également en lumière les dérives possibles dans certains secteurs de santé, où la confiance des patients et des institutions peut être exploitée à des fins criminelles. Le jugement à venir devrait préciser les responsabilités de chacun des prévenus et la réponse pénale apportée à ce type de fraude d’ampleur.