Samedi 31 mai, un homme de nationalité tunisienne a été tué à Puget-sur-Argens (Var) par l’un de ses voisins, un Français adepte du tir sportif. L’agression, au cours de laquelle un autre homme de nationalité turque a également été blessé, est désormais au cœur d’une enquête menée par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et la Sous-direction antiterroriste (Sdat), sous la supervision du Parquet national antiterroriste (Pnat). Ce dernier s’est saisi de l’affaire le 2 juin, évoquant des faits d’assassinat et de tentative d’assassinat en lien avec une entreprise terroriste, motivés par des considérations raciales, ethniques ou religieuses.
Des vidéos au contenu haineux
Selon le procureur de Draguignan, Pierre Couttenier, le suspect a publié sur un réseau social deux vidéos au contenu ouvertement raciste et haineux, diffusées avant et après le passage à l’acte. C’est sa compagne qui a donné l’alerte, ce qui a permis à la gendarmerie de mobiliser le GIGN pour interpeller l’homme alors qu’il tentait de fuir en voiture. Lors de son arrestation, plusieurs armes ont été retrouvées dans son véhicule : un pistolet automatique, un fusil à pompe et une arme de poing.
La victime décédée, supposément âgée de 35 ans, est de nationalité tunisienne, bien que son identité doive encore être formellement confirmée. La deuxième victime, blessée à la main, est un homme turc de 25 ans, actuellement hospitalisé à Fréjus.
Le caractère raciste de l’acte a été vivement dénoncé par plusieurs responsables politiques. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a déclaré qu’il s’agissait clairement d’un « crime raciste » et a souligné la dimension terroriste de l’acte, le suspect ayant visiblement ciblé des étrangers. Il a rappelé que « le racisme est un poison » qui tue, ajoutant que chaque acte raciste constitue une atteinte aux valeurs françaises.
Cette affaire, par la nature de ses motivations et la violence des faits, illustre une nouvelle forme de menace terroriste à caractère raciste sur le territoire français. Elle suscite une vive émotion et relance le débat sur les discours de haine, les dérives extrémistes, et la nécessité de les combattre fermement.