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Opération « RapTor » : le darkweb visé, 7 vendeurs de stupéfiants interpellés par l’unité Cyber de la gendarmerie

En 2025, la Gendarmerie nationale, via son Unité nationale Cyber (UNCyber), a porté un coup d’arrêt significatif au trafic de stupéfiants en ligne. Dans le cadre de l’opération internationale « RapTor », coordonnée par Europol, sept individus ont été interpellés en France pour avoir exploité le darkweb afin d’y vendre drogues de synthèse, cannabis et autres produits illicites. Ces actions s’inscrivent dans une dynamique européenne visant à affaiblir un marché criminel en pleine expansion.

Une coopération internationale structurée

Lancée en mars 2024, l’opération « RapTor » a réuni plusieurs services européens spécialisés, dont l’UNCyber pour la France. Sous l’autorité judiciaire de la JIRS de Lyon, du tribunal de Versailles et du parquet de Paris, plusieurs coups de filet ont été organisés tout au long de 2025. Les enquêteurs se sont appuyés sur un travail minutieux de recoupement de renseignements, certains transmis par des partenaires étrangers, pour identifier les trafiquants cachés derrière des pseudonymes sur le darkweb.

Des arrestations successives et ciblées

En janvier 2025, deux frères ont été interpellés en région parisienne grâce à une opération conjointe avec la DNRED. Ces derniers, actifs depuis plusieurs mois, opéraient sous une identité virtuelle francophone. En février, deux autres vendeurs ont été arrêtés à Grenoble, ce qui a permis de remonter à deux complices supplémentaires, interpellés en septembre. En mars, un vendeur parisien particulièrement actif a été ciblé : présent sur près de 70 forums clandestins et à la tête de son propre site, il proposait principalement des produits dérivés du cannabis. Actif depuis au moins cinq ans, il aurait généré plus de 130 000 euros de chiffre d’affaires.

Des saisies massives et des condamnations exemplaires

L’ensemble des opérations a permis de saisir 34 kilos de drogues de synthèse (valeur estimée : 600 000 €), plusieurs kilos de cannabis, 30 kilos de cigarettes de contrebande et plusieurs milliers d’euros, dont une partie en cryptomonnaies. Les deux frères arrêtés en janvier ont déjà été condamnés à des peines de prison ferme allant de 2 à 3 ans, assorties de sursis et d’amendes douanières dépassant 80 000 €. Les autres suspects sont actuellement sous contrôle judiciaire, les enquêtes étant toujours en cours.

Un marché en pleine mutation

Au-delà des arrestations, « RapTor » illustre la montée en puissance des drogues de synthèse en Europe. Selon l’Agence européenne sur les Drogues (EUDA), les saisies de ces substances ont explosé de 720 % entre 2020 et 2023, atteignant 41 tonnes. En 2024, 47 nouvelles molécules ont été détectées pour la première fois dans l’Union européenne, témoignant d’un marché en constante mutation, cherchant à contourner les législations et profitant d’Internet pour se diffuser rapidement.

Un message clair aux trafiquants

Avec cette opération, la Gendarmerie nationale et ses partenaires internationaux rappellent que le darkweb n’est ni un refuge ni un espace d’impunité. Les trafiquants comme leurs clients peuvent être identifiés, localisés et sanctionnés. L’opération « RapTor » marque ainsi une étape majeure dans la lutte contre le narcotrafic numérique en Europe.

Drogues de synthèse en Europe : un marché en explosion

Les résultats de l’opération « RapTor » mettent en lumière une tendance alarmante : la progression fulgurante des drogues de synthèse en Europe. Selon l’Agence de l’Union européenne sur les Drogues (EUDA), les saisies de ces substances ont atteint 41 tonnes en 2023, soit une hausse de 720 % depuis 2020. Ce bond spectaculaire illustre l’ampleur d’un marché criminel en pleine mutation, porté par la circulation rapide d’informations et d’échanges sur Internet.

En 2024, pas moins de 47 nouvelles molécules ont été identifiées pour la première fois dans l’Union européenne. Cette prolifération traduit la capacité des trafiquants à adapter en permanence leurs produits afin de contourner les législations existantes. Résultat : un marché protéiforme, instable et difficile à contrôler, qui alimente l’essor de nouvelles formes de consommation et complique la lutte antidrogue au niveau européen.

Rédigé par pandore

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