Le budget 2023 du ministère de l’Intérieur est en forte hausse (+6% par rapport à 2022) à 22 milliards d’euros, pour ce qui constituera l’an 1 de la loi d’orientation et de programmation du ministère (Lopmi).
Le budget 2023 enregistre une augmentation de « 1,25 milliard, ce qui est inédit pour le ministère », commente-t-on place Beauvau. Il s’inscrit dans la ligne de cette loi de programmation pour la sécurité.
La Lopmi, dont l’examen débute début octobre, prévoit un effort financier conséquent du gouvernement de 15 milliards supplémentaire de budget en cinq ans. Elle prévoit 8.500 policiers et gendarmes supplémentaires sur la période ainsi que la création de 200 brigades de gendarmerie, notamment.
Le budget a été bâti dans la perspective de la préparation de la coupe du monde de rugby en 2023 et des Jeux olympiques de 2024, deux défis majeurs en termes de sécurité.
Ainsi pour 2023, la mission « sécurités » (police, gendarmerie, sécurité civile, sécurité et éducation routière) est dotée de 15,77 milliards d’euros (soit un milliard de plus par rapport à 2022). La police pourra compter sur 56,6% de ces crédits et la gendarmerie sur 39,2%.
Les deux tiers des crédits sont consacrés aux dépenses de personnels : il est prévu la création de 2.874 d’emplois, dont 2.857 de policiers et gendarmes.
Au chapitre des investissements, un effort sera réalisé dans le numérique avec le financement d’outils et de formation des personnels. Au 1er janvier 2023, il est prévu la création d’une Agence du numérique des forces publiques.
La Lopmi prévoit 7,5 milliards d’euros pour le numérique. Mais l’essentiel devrait être fait au cours des deux premières années du quinquennat, avec l’objectif d’être au rendez-vous des JO 2024.
Concernant les matériels, 2.000 véhicules devraient être alloués à la police et 2.800 à la gendarmerie, a précisé le ministère.
Un effort est également consenti pour la sécurité civile, à l’aune des incendies importants et récurrents de cet été. Le budget prévoit la commande de « 36 hélicoptères » dont les livraisons se feront « progressivement ».
Pour la première fois depuis dix ans, les effectifs des préfectures et des sous-préfectures augmenteront avec la création de 48 postes pour renforcer notamment les services chargés de la délivrance des titres de séjours aux étrangers, de la lutte contre le séparatisme et la radicalisation, la communication et la gestion de crise », selon le ministère.
Quant à la création des 200 brigades de gendarmerie prévues dans la Lopmi, difficile de prévoir combien seront effectivement créées en 2023. Gérald Darmanin doit lancer en fin de semaine un appel à projet à destination des maires souhaitant accueillir une brigade de gendarmerie, sachant qu’il leur faudra trouver des locaux pour les héberger.
SOURCE : AFP/BOURSORAMA