Le 26 novembre 2025, l’Unité nationale d’Investigations (U.N.I.), nouvelle structure de la Gendarmerie nationale dédiée aux enquêtes complexes, a mené une opération d’envergure contre plusieurs clans criminels serbes implantés en Île-de-France et en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Cette action coordonnée, aboutissement de près d’un an d’investigations, vise un vaste système présumé de blanchiment en bande organisée reposant sur des acquisitions immobilières frauduleuses. Au total, sept personnes ont été interpellées et onze biens immobiliers, d’une valeur estimée à cinq millions d’euros, ont été saisis.
L’enquête débute fin 2024, lorsque la section de lutte contre la criminalité organisée financière de la JUNALCO ouvre une procédure préliminaire à Paris. Les premiers éléments révèlent un réseau structuré d’environ cinquante individus, tous issus d’une même communauté et répartis en plusieurs clans familiaux liés par des relations de parenté ou d’alliance. Malgré des revenus apparents faibles, ces groupes disposent d’un patrimoine immobilier particulièrement important, parfois acquis sous-évalué ou récemment rénové.
Avec la création officielle de l’U.N.I. le 1er septembre 2025, le magistrat instructeur confie à cette unité la poursuite des investigations, ciblant plus spécifiquement deux clans solidement établis en Seine-Saint-Denis. Les enquêteurs mettent alors au jour la détention par onze membres de ces familles d’une dizaine de pavillons ne correspondant en rien à leurs ressources déclarées.
Un butin très important

L’opération du 26 novembre permet non seulement l’interpellation des principaux suspects, mais également la saisie de biens révélateurs du train de vie dissimulé des clans : cinq véhicules haut de gamme, dont une Porsche Carrera S, plus de 330 objets de luxe — bijoux, maroquinerie, prêt-à-porter, parfums — ainsi que divers équipements multimédias.
L’enquête se poursuit afin de consolider les éléments financiers et patrimoniaux collectés. Cette affaire illustre la stratégie centrale de l’U.N.I. : attaquer les organisations criminelles sur leur dimension économique en ciblant leurs avoirs illicites. L’infraction de blanchiment présumé, qui prévoit dans certaines conditions une inversion de la charge de la preuve, constitue un levier essentiel de cette approche, obligeant les mis en cause à démontrer la légitimité de leur patrimoine.

