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Des chiens policiers formés à la détection des supports électroniques : on les appelle les « e-dogs »

La gendarmerie française innove en formant des chiens policiers à la détection de supports électroniques, une capacité précieuse dans les enquêtes modernes où les preuves numériques sont omniprésentes. Cette spécialisation, encore rare, repose sur l’odorat exceptionnel des chiens et permet d’identifier des objets comme des disques durs, clés USB, téléphones portables, cartes SIM ou encore des caméras espionnes.

Entrainés à Gramat

Ces chiens, surnommés e-dogs, sont entraînés au Centre National d’Instruction Cynophile de la Gendarmerie (CNICG) situé à Gramat, dans le Lot. Parmi eux, Snatch, un berger belge malinois de quatre ans, fait figure de pionnier. Opérationnel depuis l’automne 2024, il a déjà participé à une vingtaine d’opérations. Sa spécialité : détecter le tantale, un métal rare présent dans la plupart des circuits imprimés. Ce choix technique s’avère plus performant que la méthode américaine basée sur l’oxyde de triphénylphosphine, qui n’offre qu’un taux de réussite de 30 %, contre 70 % pour la méthode européenne.

La motivation des chiens par le jeu

Les e-dogs sont formés à reconnaître cette substance en associant son odeur à une récompense, généralement un jouet. La motivation par le jeu est au cœur de leur dressage. Lors des entraînements, les chiens inspectent minutieusement des zones complexes, flairant chaque recoin jusqu’à localiser le matériel électronique dissimulé. Par exemple, Snatch est capable de repérer une caméra cachée dans un stylo ou une carte microSD dissimulée dans un mur en briques.L’utilité de ces chiens s’étend à plusieurs types d’affaires criminelles : pédopornographie, cybercriminalité, trafic de stupéfiants ou délinquance financière. Dans ces contextes, les données numériques peuvent constituer des preuves clés ou être l’outil même du délit. Le commandant Damien Courton, responsable du département formation du CNICG, souligne que l’électronique est aujourd’hui un vecteur central dans de nombreuses infractions, justifiant pleinement cette nouvelle spécialisation canine.

Une polyvalence remarquable

L’efficacité des e-dogs dépasse parfois même les attentes de leurs maîtres. Snatch a déjà détecté des composants ne contenant pas de tantale, comme une batterie au lithium, en se basant sur d’autres odeurs associées au matériel électronique. Cela montre que les chiens perçoivent un ensemble d’indices olfactifs que les humains ne peuvent ni percevoir ni expliquer totalement. Cette aptitude confère aux chiens une polyvalence remarquable, capable de compléter les outils technologiques les plus avancés.

Cette innovation s’inscrit dans un élargissement constant des compétences des chiens policiers, déjà utilisés pour la détection d’explosifs, de drogues, d’armes ou pour la recherche de personnes disparues. L’ajout de la cybercriminalité à leur champ d’action illustre leur adaptabilité et leur rôle croissant dans les enquêtes modernes. En associant haute technologie et flair animal, la gendarmerie française ouvre une nouvelle voie dans la lutte contre le crime numérique, où l’instinct canin devient un allié de la technologie.En somme, l’émergence des chiens renifleurs de matériel électronique symbolise une évolution majeure dans l’investigation criminelle, alliant innovation, expertise scientifique et complicité homme-animal.

Rédigé par pandore

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