Les récentes émeutes qui ont eu lieu ces derniers jours ont mis en lumière le rôle des plateformes de médias sociaux dans l’organisation des émeutiers. Cependant, les autorités chargées de l’application de la loi ont réussi à identifier et à arrêter des malfaiteurs en utilisant des plateformes telles que Snapchat et TikTok.
Suite aux émeutes qui ont éclaté après la mort de Nahel, les enquêteurs numériques se sont tournés vers Snapchat, TikTok et d’autres réseaux sociaux pour identifier les revendeurs d’engins pyrotechniques et les auteurs d’appels à la violence. Cette tâche s’est avérée être un défi de taille.
60 personnes mobilisées
Le Commandement de la gendarmerie dans le cyberespace (ComCyberGend) a mobilisé environ cinquante gendarmes et une douzaine de réservistes dans le but d’anticiper les appels à commettre des actes répréhensibles et de recueillir des preuves numériques pour identifier les responsables. Le général Marc Boget, responsable du ComCyberGend, explique qu’au cours du dernier week-end, plus de 50 projets délictueux ont été repérés par les gendarmes.
Des exemples concrets de cette lutte contre les émeutiers ont été donnés. Par exemple, le 1er juillet, deux hommes ont été arrêtés à Biache-Saint-Vaast (Pas-de-Calais) après avoir lancé un appel sur Snapchat à commettre des actes de violence contre des bâtiments publics et des patrouilles de gendarmerie. Lors des perquisitions, les enquêteurs ont découvert des tutoriels expliquant comment fabriquer un cocktail Molotov, ainsi que plusieurs téléphones et un bidon d’essence.
Identification et arrestation
Les vidéos diffusées sur TikTok ont également joué un rôle dans l’identification et l’arrestation des émeutiers. En Moselle, des vidéos postées sur TikTok ont conduit à la localisation et à l’arrestation d’un jeune de 16 ans qui incitait à la violence sur plusieurs réseaux sociaux. Certains individus ont également été impliqués dans la fourniture d’engins pyrotechniques aux émeutiers, qui ont été largement utilisés lors des émeutes dans de nombreuses villes françaises. Le 4 juillet, à Cluses (Haute-Savoie), un homme vendant des mortiers d’artifice via les réseaux sociaux a été arrêté à la suite d’une enquête menée par l’Office central de lutte contre la cybercriminalité (OCLCTIC) de la police judiciaire.
La plupart des personnes impliquées dans ces activités illégales sont des mineurs ou des jeunes majeurs qui ne sont pas connus de la justice ou qui n’ont été condamnés que pour des infractions mineures. Le général Boget souligne qu’il y a ceux qui sont très jeunes et entraînés par une dynamique de groupe, ainsi que d’autres qui sont plus malins et ont profité de la situation pour s’enrichir.
Actuellement, les enquêteurs numériques se concentrent sur la phase d’investigation, et entre 20 et 50 personnes devraient être prochainement arrêtées, selon le ComCyberGend.
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