Le général Ghislain Réty, figure emblématique de la gendarmerie nationale, a fait ses adieux aux armes jeudi 2 octobre 2025, après trente-quatre années de carrière militaire, dont cinq passées à la tête du GIGN. La cérémonie s’est tenue à la caserne Pasquier de Satory, marquant la fin d’un parcours qualifié d’« exceptionnel » par ses pairs. Mais ce départ met également en lumière une incertitude : le nom de son successeur reste suspendu à la formation du nouveau gouvernement conduit par Sébastien Lecornu.
Traditionnellement, la désignation du commandant du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale relève du directeur de la gendarmerie. Cette fois, le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, avait choisi de s’impliquer personnellement dans ce choix, allant jusqu’à rencontrer les candidats. Or, juridiquement, un ministre démissionnaire ne peut officialiser de nomination, ce qui reporte la décision au prochain exécutif. Cette situation inédite laisse momentanément le GIGN, unité d’élite forte de 1.000 membres, sans chef désigné.
Les possibles successeurs
Trois noms circulent pour la succession : le colonel Benoît Villeminoz, actuellement en poste à la direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), le général Quentin de Bennetot, commandant en second du centre national des opérations de la DGGN, ainsi qu’un troisième officier dont l’identité n’a pas été révélée. Tous sont des anciens du GIGN, ce qui, selon le général Hubert Bonneau, directeur de la gendarmerie nationale et lui-même ex-patron de l’unité, garantit la continuité d’esprit et d’excellence. « Chaque fois qu’il y a un engagement du GIGN, c’est suivi en haut lieu », a-t-il rappelé, insistant sur l’importance stratégique et symbolique de ce groupe.
À 55 ans, Ghislain Réty ne quitte pas pour autant le monde de la sécurité. Il prendra, à compter du 15 octobre, la direction de la sûreté d’Air France. Lors de son discours d’adieu, il a salué la force et la cohésion de ses hommes, leur recommandant de rester « confiants, autonomes, déterminés » et même « un peu fous ». Visiblement ému, il a conclu par un simple mais puissant « Vous allez me manquer ».
Ainsi, la page Réty se tourne au GIGN, laissant place à une période de transition scrutée de près par les autorités et par la communauté militaire. Dans les prochains jours, la nomination du nouveau chef dira quelle orientation souhaite donner le gouvernement Lecornu à l’unité d’élite, garante de la sécurité nationale face aux menaces les plus graves.