Ce week-end, une vaste opération de maintien de l’ordre à Dembéni, commune de Mayotte, s’est traduite par les blessures de onze gendarmes alors qu’ils intervenaient pour empêcher des affrontements entre bandes de jeunes issus des villages d’Iloni, de Dembéni et de Tsararano. Bien que ces blessures soient qualifiées de légères et n’aient entraîné aucune interruption totale de travail (ITT), l’ampleur du nombre de militaires touchés reste exceptionnelle, selon le général Lucien Barth, commandant de la gendarmerie de Mayotte.
L’intervention s’est déroulée dans un climat de forte tension, marqué par des jets de pierres visant directement les forces de l’ordre. Pour le commandement de la gendarmerie, ces attaques sont jugées « inacceptables » et illustrent la difficulté croissante du maintien de la sécurité face à une délinquance de plus en plus organisée et violente. Le général Barth souligne que cette stratégie d’intervention « offensive », consistant à aller au contact des fauteurs de troubles, expose davantage les gendarmes, mais qu’elle est assumée comme une nécessité pour reprendre le contrôle du terrain et protéger la population.
Ne pas céder
L’opération a néanmoins permis d’éviter une paralysie de la circulation dans ce secteur sensible et de limiter l’extension des violences. Cinq individus ont été interpellés à l’issue de ces affrontements, et les autorités n’excluent pas de nouvelles arrestations après l’exploitation des éléments recueillis dans le cadre de l’enquête ouverte.
Parallèlement, une autre intervention majeure s’est déroulée dans le secteur de Majicavo-Koropa, dimanche soir, en raison de troubles à l’ordre public. Le GIGN, initialement engagé sur une autre mission, a été redéployé en urgence pour appuyer les unités locales dans une opération de flagrance. Grâce à l’intervention de cette unité d’élite, six hommes ont été interpellés et placés en garde à vue.
À travers ces opérations, la gendarmerie nationale réaffirme sa détermination à ne pas céder de terrain face à la délinquance. Le message envoyé est clair : malgré les risques et les violences, les forces de l’ordre entendent maintenir leur présence et leur autorité sur le territoire mayottais.

