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Refus d’obtempérer : 60 km de course-poursuite digne d’un film, le chauffard de 20 ans condamné

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Le 13 juillet dernier, la région du Beauvaisis a été le théâtre d’une course-poursuite effrénée de près de 60 kilomètres impliquant gendarmes, policiers nationaux et municipaux. Au volant d’une Volkswagen Polo, le jeune homme, véritable fou du volant, 20 ans, a pris tous les risques pour échapper aux forces de l’ordre, semant le chaos dans les rues et sur les routes environnantes. Ce vendredi 22 août, il a comparu devant le tribunal correctionnel de Beauvais.

Une fuite insensée

Tout commence peu après minuit, à Saint-Omer-en-Chaussée, lorsqu’une patrouille de gendarmerie tente de contrôler une Polo lancée à vive allure. Le conducteur refuse d’obtempérer et s’engage dans une cavale insensée. Très vite, six véhicules de gendarmerie, de police nationale, de la BAC et de la police municipale se joignent à la poursuite.

Le jeune chauffard multiplie les infractions : feux grillés, stops ignorés, ronds-points pris à contre-sens, trottoirs et pelouses franchis pour esquiver les barrages. Il emprunte la D901, traverse Tillé et Beauvais, n’hésitant pas à rouler à contresens ou à enclencher la marche arrière, frôlant les policiers. L’escapade tourne à la mise en danger collective.

La cavalcade se termine près de Marseille-en-Beauvaisis, où les gendarmes parviennent à anticiper sa trajectoire et à dresser un barrage. Refusant encore de s’arrêter, Samuel Billy percute un véhicule de gendarmerie puis une voiture stationnée, ce qui met fin à sa fuite.

Légèreté et inconscience

À bord, l’ambiance tranche avec la gravité de la situation. Le passager, qui n’a pas été poursuivi, filme la scène. On y voit les deux jeunes plaisanter : « Frère, on a quatre voitures derrière », s’amuse l’un, tandis que le conducteur demande qu’on mette de la musique pour se détendre. Plus tard, il ralentit volontairement pour permettre au passager de lancer une bouteille sur les forces de l’ordre.

Face au tribunal, le contraste est saisissant. Le jeune homme, réservé et poli, présente un casier judiciaire vierge et est décrit comme issu d’une famille aimante. Il reconnaît les faits, s’excuse et affirme ne pas avoir eu conscience des risques encourus. Mais ses explications laissent sceptique la présidente, qui lui reproche son manque de lucidité et sa tendance à minimiser ses actes, notamment lorsqu’il justifie sa marche arrière dangereuse par un « j’avais la place ».

Un profil fragile

La défense, assurée par Me Christelle Vast, met en avant les difficultés personnelles et psychologiques du prévenu. Elle évoque un drame familial survenu durant son enfance, ainsi que des addictions à l’alcool et aux jeux vidéo. Le jeune homme a entamé un suivi avec un psychologue, un psychiatre et un addictologue, et affirme avoir arrêté le jeu compétitif en ligne après un échec.

Pour l’avocat des gendarmes, Me Benoît Varin, ces addictions expliquent en partie son comportement. Mais il insiste surtout sur la gravité des faits et sur la chance qu’aucun drame n’ait eu lieu : « Les forces de l’ordre ont gardé leur sang-froid, sans quoi l’issue aurait pu être tragique. » Le procureur, lui, alerte sur un risque réel de récidive et requiert 18 mois de prison dont 12 avec sursis probatoire.

Le verdict

Après délibération, le tribunal déclare Samuel Billy coupable et le condamne à 24 mois de prison, dont 12 avec sursis probatoire. La partie ferme sera purgée sous bracelet électronique, au domicile parental. Le jeune homme devra travailler, poursuivre ses soins et se tenir éloigné de l’alcool et des jeux vidéo.

S’ajoutent des peines complémentaires : interdiction de passer le permis pendant deux ans, interdiction de conduire tout véhicule motorisé, et 6 600 € de dommages et intérêts pour les forces de l’ordre et les victimes des collisions.

Un verdict qui, selon le tribunal, vise autant à sanctionner la mise en danger extrême que prévenir la récidive.

Rédigé par pandore

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