Un drame évité de justesse secoue l’Orne. Le 28 janvier 2025, un homme âgé de plus de soixante-dix ans a ouvert le feu sur les forces de l’ordre depuis son domicile de la commune d’Origny-le-Roux. Armé d’un fusil chargé à la chevrotine, il aurait délibérément visé la tête d’un gendarme, frôlant de quelques centimètres sa cible. Cet acte, qui aurait pu tourner à la tragédie, a conduit à l’intervention massive du GIGN, mobilisant une trentaine d’hommes pour mettre fin à la crise.
L’individu s’était retranché chez lui, refusant tout dialogue et multipliant les menaces. Selon les autorités, l’un des tirs a traversé l’espace où se protégeaient les gendarmes, illustrant la gravité de la situation. Dans un geste désespéré, le forcené a tenté de retourner son arme contre lui avant d’être neutralisé. Transporté d’urgence, il a ensuite été hospitalisé de longs mois en psychiatrie, sous contrainte médicale, en raison de son état de détresse psychologique.
Mise en examen
À l’issue de cette prise en charge, le septuagénaire a été déféré devant le pôle criminel de Caen. Le juge d’instruction l’a mis en examen pour une série de faits particulièrement lourds : tentative de meurtre sur une personne dépositaire de l’autorité publique, violences contre militaires de la gendarmerie nationale, dégradations par moyens dangereux, falsification et usage de faux documents, ainsi que détention illégale de matériel de guerre et d’armes. Ces chefs d’accusation, s’ils sont retenus, exposent l’homme à de très lourdes peines.
La fragilité psychologique de plus en plus constatée
Derrière ce déchaînement de violence se cache une réalité plus complexe : la fragilité psychologique du mis en cause. Ses proches et certains témoins évoquent un homme isolé, en rupture avec son environnement, dont le passage à l’acte semble lié à une détresse profonde. Cet élément ne minimise en rien la gravité des faits mais pourrait peser dans l’instruction sur la question de sa responsabilité pénale.
L’affaire met une nouvelle fois en lumière la dangerosité de certaines interventions des forces de l’ordre, exposées à des individus lourdement armés et en crise. Elle pose aussi la question de la prévention des drames liés à la santé mentale, souvent détectée trop tard.