Le 5 juin 2025, la section de recherches de Lille, sous la direction du parquet de Valenciennes, a interpellé un individu soupçonné d’avoir administré un site internet illégal facilitant l’entremise entre donneurs de gamètes et receveuses, en dehors de tout cadre médical et juridique. Ce site, repéré en avril 2025 par l’antenne C3N dans le cadre d’une veille numérique, mettait en relation des personnes souhaitant concevoir un enfant via des dons de sperme effectués en dehors du système officiel d’assistance médicale à la procréation (AMP).
Risques multiples
Le site, aujourd’hui fermé, comptait plus de 7 000 membres. Il exploitait la vulnérabilité de certaines femmes confrontées à des délais d’attente importants pour accéder à un don légal. Le recours à ce type de plateforme permettait à ces receveuses de contourner les règles strictes de l’AMP, mais au prix de risques multiples.
Les dérives d’un système non encadré
L’enquête a mis en évidence que l’administrateur ne se contentait pas de gérer le site : il pratiquait lui-même des dons illégaux de sperme. Pour monétiser cette activité, il proposait des abonnements payants et sollicitait des paiements en cryptomonnaie. Il percevait également des sommes sous couvert de « dédommagement » pour ses propres dons. Les investigations techniques, ainsi qu’une infiltration sous pseudonyme, ont permis de documenter ces pratiques.
Cette affaire met en lumière les dérives possibles d’un système de dons non encadré. En dehors du cadre légal, les dons de gamètes exposent les receveurs à de graves dangers : absence de traçabilité, risques sanitaires, possibilités de consanguinité, et comportements potentiellement abusifs. Le cadre de l’AMP en France a justement été conçu pour éviter ces dérives en garantissant la sécurité des bénéficiaires, la gratuité et l’anonymat des dons, ainsi que la rigueur des contrôles médicaux.
L’enquête rappelle ainsi l’importance de respecter le cadre légal en matière de procréation médicalement assistée, afin de protéger toutes les parties concernées contre les abus et les dérives.
le site internet concerné est « childablet.net »