Il s’agit notamment de la méthamphétamine. Ce démantèlement spectaculaire illustre une nouvelle étape dans l’implantation du crime organisé mexicain en Europe, et tout particulièrement sur le territoire français.
Le week-end précédent, le parquet de Marseille a annoncé le démantèlement d’un laboratoire clandestin de production de crystal meth, résultat d’une enquête menée par une cellule spéciale de la gendarmerie baptisée « Meta », mise en place à la suite d’une saisine des douanes. Cette opération a permis la saisie de 200 kilos de méthamphétamineet a conduit à une quinzaine d’interpellations. Les investigations ont établi un lien direct avec le cartel de Sinaloa, considéré comme le plus puissant cartel du Mexique.
Un réseau pyramidal
L’enquête a mis au jour une organisation structurée en réseau pyramidal. À son sommet, un chef mexicain basé en Belgique, supervisait les opérations avec l’aide de deux associés français chargés de la logistique dans le département du Var. Ces derniers étaient déjà connus des services de police pour leur implication dans d’importantes affaires de trafic de stupéfiants à Toulon. Plusieurs petites entreprises légales auraient été utilisées pour acheminer les produits chimiques nécessaires à la fabrication de la drogue.
Un cartel actif en Europe
Les chimistes mexicains, véritables experts dans leur domaine, avaient été spécialement envoyés en France pour superviser la production de la méthamphétamine, selon les standards de qualité extrêmement stricts du cartel. Ces chimistes ont cependant quitté le territoire avant l’intervention des forces de l’ordre. Leur présence temporaire mais stratégique témoigne d’une volonté claire du cartel de contrôler la qualité du produit fini et de limiter la transmission de leurs techniques de fabrication à leurs associés étrangers.
Le cartel de Sinaloa est déjà actif dans d’autres pays européens comme la Belgique, l’Espagne ou les Pays-Bas, où il profite de la proximité des grands ports comme celui d’Anvers. Cette mobilité au sein de l’espace Schengen facilite leur extension vers la France, où ils peuvent établir temporairement des laboratoires tout en gardant une capacité de repli rapide.
Nouvelles stratégies d’expansion
L’affaire révèle également l’ampleur du réseau logistique et commercial déployé. En plus des chimistes, des « commerciaux » du cartel sont chargés de la coordination avec des groupes criminels locaux, pour assurer la distribution de la drogue et la gestion des flux financiers. Dans ce dossier, la crystal meth produite en France aurait même été destinée à l’exportation jusqu’en Nouvelle-Zélande, soulignant la dimension internationale de l’opération.
Ce démantèlement met en lumière les nouvelles stratégies d’expansion du cartel de Sinaloa en Europe et la menace croissante que représentent les drogues de synthèse sur le territoire français.