Deux mines d’or légales situées dans l’ouest de la Guyane française ont été la cible de braquages à main armée. Les faits se sont déroulés, mercredi 28 mai, dans la zone isolée de Crique Espoir, au sud de Saint-Laurent-du-Maroni, inaccessible par voie terrestre. Plusieurs employés présents sur les sites ont été momentanément retenus par les assaillants, mais aucun blessé n’est à déplorer. Selon le général Jean-Christophe Sintive, commandant de la gendarmerie en Guyane, les informations disponibles sont encore incomplètes en raison de l’isolement des lieux.
Un important dispositif
Alertées en fin de matinée, les autorités ont rapidement déployé l’unité d’élite du GIGN, transportée par deux hélicoptères, pour sécuriser les deux sites miniers distants de six kilomètres. L’intervention s’est achevée dans l’après-midi, avec la sécurisation des lieux autour de 15h30 et 17h, heure locale. En soirée, la section de recherches de la gendarmerie devait se rendre sur place afin de procéder aux premières constatations et collecter les témoignages.Ces attaques s’inscrivent dans un contexte préoccupant : il s’agit du cinquième braquage d’un site minier légal en Guyane depuis le début de l’année, et du troisième depuis avril. Ce regain de violence contraste avec la tendance à la baisse observée ces dernières années. En effet, la gendarmerie recense 13 braquages en 2020, 10 en 2021, 6 en 2022, 3 en 2023, et déjà 3 en 2024, tous localisés près de Saint-Laurent-du-Maroni.
Des exploitations vulnérables
La Guyane concentre la majorité des sites miniers français, avec 102 des 123 mines en activité, exclusivement dédiées à l’extraction de l’or. Cette concentration, couplée à l’isolement géographique de nombreux sites, rend ces exploitations particulièrement vulnérables aux attaques armées. Les récents braquages mettent en lumière la nécessité d’un renforcement durable de la sécurité dans cette région, où la convoitise de l’or attire de plus en plus de criminels organisés, mettant en péril la sécurité des travailleurs et la stabilité économique de l’exploitation aurifère légale.