L’administration Trump a vivement réagi à l’ouverture en France d’une enquête pénale, confiée à la gendarmerie, visant le réseau social X (anciennement Twitter), propriété d’Elon Musk. Cette enquête, lancée par la procureure de Paris Laure Beccuau, vise X en tant que personne morale ainsi que ses dirigeants. Elle fait suite à deux signalements reçus en janvier, alertant sur un possible usage de l’algorithme de la plateforme à des fins d’ingérence étrangère. Le parquet soupçonne notamment une modification volontaire du fonctionnement du système de traitement automatisé de données, en bande organisée, ainsi que l’extraction frauduleuse de données.
Les autorités américaines, par le biais du département d’État, ont critiqué cette démarche, la qualifiant d’action menée par une « procureure militante ». Elles ont dénoncé ce qu’elles perçoivent comme une attaque contre la liberté d’expression, affirmant que « les gouvernements démocratiques devraient permettre à toutes les voix de s’exprimer, et non pas museler les discours qui leur déplaisent ». Selon Washington, cette enquête s’inscrit dans une logique de censure étrangère, contre laquelle les États-Unis entendent défendre leurs ressortissants.
De son côté, le réseau X a lui aussi dénoncé un « agenda politique » et affirme avoir refusé de donner accès à son algorithme au parquet de Paris. Il rejette catégoriquement les accusations de manipulation à des fins d’ingérence, les qualifiant de « totalement fausses ». Ces déclarations ont été relayées par le département d’État américain, renforçant ainsi la critique commune de ce qu’ils considèrent comme une instrumentalisation judiciaire.
Manipulation de l’information
L’enquête française, confiée à la Direction générale de la gendarmerie nationale, s’inscrit dans un contexte de préoccupations croissantes concernant les manipulations de l’information via les réseaux sociaux, notamment en période électorale. Si les autorités françaises n’ont pas encore communiqué de détails techniques sur les preuves à l’appui des accusations, leur volonté d’accéder au fonctionnement interne de l’algorithme de X suscite de fortes tensions diplomatiques.