en

A Mayotte, une nouvelle unité de gendarmerie pour traquer les responsables des violences

Impliquer des enquêteurs chevronnés dans les opérations de maintien de l’ordre à Mayotte pour « rassembler les preuves » et identifier les « donneurs d’ordre » des violences qui rendent la vie impossible aux Mahorais. C’est la mission d’une nouvelle unité de gendarmerie aux résultats « assez forts », se félicitent les autorités.

« En deux mois, ils ont fait 40 interpellations et on a un taux d’incarcération de 60%, le reste étant sous contrôle judiciaire »: le général Lucien Barth, commandant de la gendarmerie de Mayotte, n’est pas peu fier de son GT TOP 976, acronyme de « Groupe de travail – Troubles à l’ordre public » – 976 étant l’indicatif du 101e département français.
Comptant dix membres, dix « enquêteurs spécialisés » venus pour moitié de l’Hexagone et pour moitié originaires de Mayotte, cette unité travaille main dans la main avec le GIGN ou les pelotons d’intervention de la Garde républicaine lors des épisodes d’ultra-violence qui touchent quotidiennement l’archipel français.
« Notre but, c’est d’aller chercher ces donneurs d’ordre car on s’est aperçu que beaucoup de mouvements n’étaient pas spontanés », poursuit le général, évoquant un « service commandé de la délinquance » où des adultes payent des jeunes mineurs, laissés à eux-mêmes et affamés, pour régler des comptes, déstabiliser une zone ou s’en prendre aux symboles de l’Etat.

C’est pour s’insurger contre cette violence et contre l’arrivée régulière de migrants originaires des Comores voisines, et depuis peu d’Afrique continentale, que des collectifs ont installé des barrages routiers paralysant la vie de Mayotte depuis près d’un mois.
Pour « capter les éléments de preuve » et « identifier » les cibles, pas de secret. Il faut « bousculer les jeunes délinquants, les déstabiliser, mettre la pression sur eux pour éviter qu’ils ne mettent la pression sur les automobilistes », explique le général Barth.


Prison ferme pour un CPE 

Le GP TOP 976 « va perdurer car il donne des résultats assez forts », assure le général Barth. Et les fruits de ce travail peuvent aller à l’encontre des idées reçues.
Vendredi soir 16 février, deux hommes identifiés par le GT TOP 976 comme commanditaires du caillassage d’une gendarmerie à Sada, dans l’ouest de l’île, ont été condamnés à quatre ans d’emprisonnement ferme par le tribunal judiciaire de Mamoudzou. Barragistes, ils étaient mécontents, selon leur avocat, de la menace – jamais mise à exécution – par le préfet que les barrages seraient levés par la force.
Leur profil: un cadre dans une société publique de l’île et un conseiller principal d’éducation (CPE).

 SOURCE : OUTREMERS 360°

Rédigé par pandore

Laisser un commentaire

Un gendarme du GIGN jugé pour avoir tué un homme pendant une interpellation

Une unité spécialisée, la CNAMO, à Saïx pour déloger les militants des arbres