À l’occasion de la mobilisation nationale du jeudi 18 septembre, le lieutenant-colonel Erwan Coiffard, porte-parole de la Gendarmerie, a défendu sur RTL le dispositif de sécurité mis en place. Alors que l’on s’attend à trois fois plus de manifestants que lors de l’opération « Bloquons tout » du 10 septembre, il assure que la présence des forces de l’ordre ne sera pas insuffisante.
Un dispositif massif mais stable
Pas moins de 80.000 policiers et gendarmes sont déployés dans tout le pays, un niveau équivalent à celui de la semaine passée. Interrogé sur l’adéquation de ce nombre face à l’afflux annoncé, Erwan Coiffard insiste : « Nous ne sommes pas sur un dispositif sous-dimensionné, mais sur un dispositif adapté ». Dès la veille au soir, les effectifs ont été mobilisés afin de « tenir le terrain » et assurer une couverture complète du territoire.
Une mobilisation encadrée
Selon le porte-parole, cette journée de grève devrait prendre une forme plus classique que la précédente, marquée par des actions de blocages. Cette fois-ci, les cortèges ont été déclarés, les itinéraires convenus en lien avec les autorités administratives. Un schéma qui permet une anticipation plus fluide. Mais le militaire reste prudent : la facilité de gestion dépendra du comportement des manifestants et de l’évolution de la situation sur le terrain.
Deux types de menaces identifiées
La véritable inquiétude ne concerne pas seulement l’ampleur des cortèges, mais la présence attendue de fauteurs de troubles. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont exprimé leurs craintes à ce sujet. Deux menaces distinctes sont identifiées : d’une part, de petits groupes très organisés, capables de nuisances disproportionnées, notamment à travers des actes de sabotage ; d’autre part, plusieurs milliers d’individus susceptibles de s’agréger aux cortèges déclarés pour en détourner le sens initial et semer le chaos.
Une vigilance accrue
Cette double menace pousse les forces de l’ordre à un haut niveau de vigilance. Si la mobilisation est encadrée sur le papier, la crainte demeure de voir les cortèges légitimes perturbés par des actions violentes. L’objectif affiché est donc de sécuriser la liberté de manifester tout en neutralisant les tentatives de déstabilisation.
Un test pour l’État
La journée du 18 septembre apparaît ainsi comme un test majeur pour le dispositif sécuritaire français. Capable d’absorber une mobilisation massive et structurée, il sera également jugé sur sa réactivité face aux violences imprévues. Entre maintien de l’ordre, respect du droit de manifester et gestion des débordements, l’équilibre s’annonce délicat. Avec 80.000 agents mobilisés, le gouvernement affiche sa fermeté, mais aussi sa confiance : le message est clair, la République entend garder le contrôle de la rue, quelles que soient les stratégies des contestataires et des casseurs.