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Éric Comyn, un an après : jusqu’à quand faudra-t-il des morts pour réveiller la République ?

L'adjudant Éric Comyn, mort le 26 aout renversé par un chauffard

Un rond-point porte désormais son nom. Mais derrière la pierre et la cérémonie, c’est une colère brûlante qui persiste, une plaie béante qui interroge : combien faudra-t-il de gendarmes, de policiers, de vies sacrifiées sur l’autel du laxisme pour que la France cesse d’ériger l’excuse en système et l’angélisme en doctrine d’État ?

Éric Comyn n’est pas tombé au combat contre un ennemi invisible. Il est mort le 26 août 2024, fauché par un chauffard multirécidiviste, produit direct de décennies d’abandons politiques et judiciaires. Sa veuve, Harmonie, a eu le courage de le dire sans détour : « La France a tué mon mari. » Une phrase choc, insoutenable mais implacable. Car ce n’est pas seulement un individu qui a ôté la vie d’un adjudant-chef de gendarmerie, c’est un système entier qui a failli.

Quarante ans d’aveuglement, quarante ans de “tolérance” coupable ont forgé des multirécidivistes intouchables. Les condamnations s’empilent, les sursis s’accumulent, et la société découvre trop tard que derrière les dossiers poussiéreux des tribunaux, ce sont des vies humaines qui s’effondrent. À Mandelieu, le 26 août 2025, un an après le drame, la douleur d’une famille devient le miroir d’une nation : un pays qui s’habitue à l’inacceptable, qui pleure ses morts mais refuse encore de briser ses chaînes idéologiques.

Harmonie Comyn n’a pas demandé la compassion, elle a exigé des comptes. Elle a pointé du doigt une République qui s’abrite derrière ses grands principes, mais laisse proliférer l’impunité. Ses mots, tranchants comme une lame, résonnent comme un ultimatum : « Ce drame que nous vivons pourrait être le vôtre. »

Derrière les hommages, derrière les discours officiels, se cache une question que nos dirigeants n’osent plus regarder en face : que vaut encore la vie de ceux qui portent l’uniforme, si la justice leur tourne le dos et si la politique préfère les postures à l’action ?

À force d’attendre, la République se condamne elle-même. Chaque refus d’obtempérer qui vire au drame n’est pas une tragédie isolée : c’est le symptôme d’une France qui s’effrite, d’un État qui ne protège plus.

Éric Comyn mérite plus qu’un rond-point. Il mérite un sursaut national.
Le véritable hommage n’est pas dans les gerbes de fleurs, mais dans une rupture nette avec quarante années de renoncements. Car tant que la France n’aura pas eu le courage de dire assez, d’agir enfin, alors oui : d’autres noms viendront s’ajouter à la liste des martyrs de l’impuissance publique.

Jean-Claude Seguin

Le Pandore et la Gendarmerie


Rédigé par pandore

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