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JO et Nouvelle-Calédonie : Surcoût d’ 1 milliard d’euros pour les forces de l’ordre 

Policiers et gendarmes vont être déployés en nombre ce week-end dans les rues de Paris pour sécuriser les trois marathons des JO.  - T. Padilla/AP/SIPA

Le rapport du sénateur Bruno Belin sur la mission sécurité du budget 2025 met en lumière les défis financiers auxquels sont confrontées la police et la gendarmerie, aggravés par les dépenses liées aux Jeux Olympiques (JO) de Paris 2024 et à la crise en Nouvelle-Calédonie. L’impact de ces événements a contraint les forces de l’ordre à réduire drastiquement certains postes de dépenses, mais le budget global pour 2025 est tout de même en augmentation.

Surcoûts exceptionnels liés aux JO et à la Nouvelle-Calédonie

Entre 2020 et 2024, la police nationale a absorbé un surcoût de 814 millions d’euros principalement en 2024, et la gendarmerie a engagé 327 millions entre 2022 et 2025 pour assurer la sécurité des JO, atteignant un total de 1,14 milliard d’euros. À ces dépenses se sont ajoutés 125 millions pour la gendarmerie et 30 millions pour la police en raison de la crise en Nouvelle-Calédonie. Ces coûts supplémentaires, concentrés surtout en 2024, ont exercé une pression budgétaire considérable.

Réduction des dépenses et conséquences pour la police et la gendarmerie

Face à ces contraintes, la police a dû renoncer à renouveler 80 % de sa flotte de véhicules,

soit 2 036 voitures sur les 2 628 prévues. La gendarmerie, de son côté, a suspendu le paiement de nombreux loyers aux collectivités locales, accumulant ainsi une dette de 90 millions d’euros d’impayés à l’égard des municipalités hébergeant leurs emprises. En effet, 5 079 sites sont concernés, dont la moitié appartient à des collectivités locales qui subissent directement le report de paiement. Cette situation est jugée « inacceptable » par le sénateur Belin, qui plaide pour une ouverture de crédits en fin d’année 2024 afin de régulariser les impayés, estimés à 320 millions d’euros.

Budget 2025 : hausse malgré des restrictions

Pour 2025, le budget alloué aux forces de sécurité intérieure est en hausse malgré les tensions budgétaires. Le projet de loi de finances prévoit une augmentation de 2,9 % en autorisation d’engagement (718 millions d’euros) et de 4,2 % en crédits de paiement (975 millions d’euros). Le budget de la police nationale atteint ainsi 13,7 milliards d’euros en autorisations d’engagement et 13,4 milliards en crédits de paiement, tandis que celui de la gendarmerie nationale s’élève à 11,4 milliards en autorisations d’engagement et 10,9 milliards en crédits de paiement.

Effectifs gelés et impact sur les nouvelles brigades

Le rapport aborde également la question des effectifs. La Loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur (LOPMI) avait fixé des objectifs d’augmentation des effectifs pour la période 2023-2027, respectés jusqu’en 2024. Cependant, le budget 2025 n’inclut aucune augmentation d’effectifs, contrairement aux prévisions de +500 ETP pour la gendarmerie et +356 ETP pour la police. Ce gel menace le programme de création de nouvelles brigades de gendarmerie. Sur les 239 brigades annoncées par Emmanuel Macron, 80 devraient être ouvertes d’ici fin 2024, mais les 57 prévues pour 2025 risquent d’être compromises faute de personnel supplémentaire. Le rapport anticipe que ce manque de ressources entraînera des conséquences néfastes si les ouvertures sont maintenues sans augmentation des effectifs.

Budget de la sécurité routière en léger recul

Les crédits de la mission sécurité routière enregistrent une légère baisse par rapport à l’année précédente, bien qu’ils restent supérieurs aux niveaux de 2023, avec un budget total de 4,87 milliards d’euros pour 2025. Cette réduction survient malgré les bons résultats en matière de sécurité routière en 2023, où la mortalité sur les routes a diminué de 4,3 % par rapport à 2022, soit 3 398 décès.

Rédigé par pandore

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