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« Non assistance à personne en danger », la famille d’une victime de violences porte plainte contre l’État

En juillet 2022, une femme a été sauvagement tuée par son compagnon sur le parking de son lieu de travail à Cavaillon. L’homme l’a poignardée à plus de trente reprises. Ce drame est survenu seulement quelques heures après l’intervention des gendarmes à leur domicile, suite au signalement d’une voisine inquiète de violences conjugales et de menaces de mort.

Face à ce féminicide, la famille de la victime a décidé d’assigner l’État pour faute lourde, estimant que les forces de l’ordre n’ont pas agi de manière adéquate pour protéger la victime. Selon l’avocat de la famille, Me Fabien Arakelian, les gendarmes ont constaté l’état d’ébriété de l’homme mais se sont contentés de lui proposer de « se reposer » chez la victime, sans prendre de mesures de mise à l’écart ni de protection d’urgence. Bien que les militaires aient vérifié que la femme disposait d’un hébergement temporaire et qu’elle partait travailler, cette simple précaution est jugée largement insuffisante par la famille et leur avocat, qui pointent une « inertie » aux conséquences tragiques.

Une audience prévue

Une audience de procédure est prévue en mai 2026, dans le cadre de cette plainte visant à engager la responsabilité de l’État pour n’avoir pas su prévenir un danger clairement identifié. Le compagnon meurtrier, quant à lui, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en juin 2025, mais a fait appel.

Ce drame s’inscrit dans une série de cas similaires où les autorités ont été accusées de négligence. Me Arakelian défend aussi la famille de Patricia Gomit, tuée dans des circonstances comparables en juin 2022. En outre, en juin dernier, l’État a été condamné à verser 27.000 euros à la famille de Nathalie Debaillie, tuée à Lille en 2019, après que plusieurs signalements de violences aient été ignorés.

Ces affaires mettent en lumière les défaillances systémiques dans le traitement des violences conjugales. Malgré les multiples alertes de victimes et proches, les réponses institutionnelles restent trop souvent inadaptées ou tardives. Cette nouvelle assignation relance ainsi un débat crucial sur les responsabilités des forces de l’ordre et sur l’impératif de mieux protéger les femmes victimes de violences.

Rédigé par pandore

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