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Violences conjugales en France : 272 382 victimes en 2024, une crise persistante malgré la libération de la parole

En 2024, la police et la gendarmerie françaises ont recensé 272 382 victimes de violences conjugales, selon une étude du ministère de l’Intérieur publiée le 23 octobre 2025. Ce chiffre, quasi stable par rapport à 2023, traduit une situation alarmante et durable, malgré la forte augmentation des signalements observée depuis 2016, liée à la libération de la parole et à une meilleure prise en charge par les autorités.

Les femmes représentent 84 % des victimes, un déséquilibre criant qui atteint 98 % pour les violences sexuelles. L’âge des victimes se concentre entre 20 et 44 ans (74 %), tandis que 86 % sont de nationalité française. Parmi les violences signalées, 64 % concernent des agressions physiques, souvent sans incapacité totale de travail (42 %) ou avec une ITT inférieure à huit jours (20 %). Les violences criminelles — dont les 134 homicides conjugaux recensés — demeurent heureusement marginales (moins de 1 %).

Les violences verbales et psychologiques représentent 31 % des cas, incluant le harcèlement (17 %) et les menaces (12 %). Les infractions plus récentes, telles que l’atteinte à la vie privée (+15 %) ou l’usurpation d’identité (+7 %), traduisent une extension du contrôle coercitif exercé par les auteurs. Les violences sexuelles, en hausse de 12 %, concernent désormais 5 % des victimes recensées.

En 2024, 214 469 individus ont été mis en cause, majoritairement des hommes (85 %), âgés de 25 à 44 ans (61 %). Près des deux tiers ont été poursuivis pour violences physiques, et un tiers pour violences psychologiques.

Malgré ces chiffres, la sous-déclaration demeure massive : selon une enquête nationale de 2022, seules 14 % des victimes ont signalé les faits aux forces de l’ordre. Les violences conjugales touchent environ 9 personnes sur 1 000 chaque année, avec une nette prédominance féminine pour les violences physiques (3‰ contre 1‰) et psychologiques (9‰ contre 3‰).

Les disparités territoriales restent fortes : en moyenne, la France compte 4 victimes pour 1 000 habitants, mais le taux grimpe à 13,3‰ dans les villes moyennes et atteint des sommets dans le Pas-de-Calais (16,1‰), La Réunion (14,9‰) ou la Seine-Saint-Denis (14,1‰). À l’inverse, les zones rurales sont moins touchées (7,6‰).

Cette stabilité chiffrée, après des années de hausse, interroge : traduit-elle une réelle amélioration ou un plafond dans la dénonciation ? Les données confirment surtout que les violences conjugales restent un fléau structurel et genré, exigeant des politiques publiques toujours plus ambitieuses pour protéger, prévenir et sanctionner

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Rédigé par pandore

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