L’usurpation d’identité numérique est devenue un fléau quotidien. E-mails, réseaux sociaux, données personnelles : les hackers rivalisent d’imagination pour piéger les internautes. Voici les 5 techniques les plus courantes et comment s’en prémunir.
Le phishing : l’attaque qui ne vieillit pas
Toujours en tête des arnaques, le phishing consiste à vous faire cliquer sur un lien frauduleux via un faux mail, un SMS ou un message sur les réseaux. Le pirate imite à la perfection un service connu (banque, administration, transporteur…). Fini les fautes d’orthographe grossières : les pirates utilisent maintenant l’intelligence artificielle pour produire des messages crédibles. Leur arme principale : jouer sur l’urgence (compte bloqué, colis perdu, faux problème de sécurité). Exemple marquant : de faux conseillers Nickel ont piégé des clients pendant une panne réseau, ou encore de faux mails de 1Password incitant à réinitialiser son mot de passe.
Les faux sites et interfaces piégées
Autre méthode en forte hausse : les clones de sites web. L’utilisateur croit se connecter à son compte habituel, mais il entre en réalité ses identifiants sur une page pirate. Les cybercriminels soignent les moindres détails : design, logo, URL trompeuse… Même Google n’est pas épargné : certains hackers paient des pubs sur Google Ads pour faire apparaître leurs sites frauduleux en haut des recherches. Méfiez-vous aussi des faux CAPTCHA ou des mises à jour bidon qui déclenchent des virus dès que vous cliquez.
Les malwares : ces virus qui siphonnent tout
Derrière un fichier innocent (document Word, mise à jour logicielle, application gratuite), peut se cacher un « infostealer » : un logiciel espion qui récupère discrètement vos identifiants, mots de passe, cookies, historiques… D’autres malwares installent des keyloggers (enregistreurs de frappes) ou créent des portes dérobées pour permettre de futures attaques. L’utilisateur ne s’en rend compte que bien trop tard, après que ses données ont déjà été vendues sur le dark web.
Les fuites de données : quand vos infos circulent déjà
Même sans cliquer sur quoi que ce soit, vous êtes peut-être déjà vulnérable à cause de fuites massives de données. Ces derniers mois, des milliers de comptes clients chez des entreprises françaises ont été compromis (France Travail, Free, Boulanger, etc.). Les hackers récupèrent des bases contenant e-mails, mots de passe, adresses, voire numéros de sécurité sociale. Ensuite, ils testent ces identifiants en masse sur d’autres sites (méthode du « credential stuffing »), misant sur le fait que beaucoup utilisent les mêmes mots de passe partout.
Les données publiques : le piège invisible
Enfin, les pirates n’ont parfois même pas besoin de pirater quoi que ce soit. Grâce à l’OSINT (Open Source Intelligence), ils recoupent vos infos publiques : réseaux sociaux, forums, vieux CV en ligne, photos, commentaires… En quelques clics, ils reconstituent votre vie numérique pour vous cibler plus facilement. Ces infos peuvent même servir à répondre aux questions de sécurité de vos comptes.
Comment se protéger ?
Pas de solution miracle, mais plusieurs réflexes essentiels :
- Activez l’authentification à deux facteurs (privilégiez les applications plutôt que les SMS).
- Utilisez un gestionnaire de mots de passe pour éviter de recycler vos identifiants.
- Installez un antivirus efficace pour détecter les malwares (logiciels malveillants).
- Ne cliquez pas trop vite, même si le message semble crédible.
- Segmentez vos usages : mails différents pour le pro, le perso et les sites secondaires.
- Faites régulièrement le ménage dans les infos que vous laissez traîner en ligne.
Enfin, pour sécuriser vos connexions, un bon VPN (qui protège ses utilisateurs en cryptant leurs données et en masquant leurs adresses IP) peut limiter les risques d’interception et de suivi, surtout sur les réseaux publics.