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Le parquet s’en remet à la sagesse du tribunal au procès de deux gendarmes pour harcèlement

Le parquet a choisi mardi 30 novembre de s’en remettre à la sagesse du tribunal dans le procès de deux capitaines de gendarmerie jugés devant le tribunal correctionnel de Paris pour harcèlement moral à l’encontre d’un lieutenant de leur brigade qui s’est donné la mort dans son bureau d’une brigade du Cher en 2013.

«Personnellement, je ne suis pas complètement convaincu de la culpabilité des deux prévenus», a affirmé le procureur dans ses réquisitions. Les deux officiers étaient jugés en citation directe pour «harcèlement moral» et «non assistance à personne en péril». «Le harcèlement moral est difficile à caractériser d’un point de vue pénal», a affirmé le procureur qui a estimé que «ces éléments ne sont pas établis au bénéfice du doute». Il a estimé qu’il n’y avait pas d’élément de culpabilité pour le deuxième chef, toujours «au bénéfice du doute». La décision a été mise en délibéré au 25 janvier.

Le lieutenant Grégory Girard s’est tué avec son arme de service le 1er novembre 2013 dans son bureau de la gendarmerie de Saint-Amand-Montrond laissant une lettre, lue à l’audience, où il mettait nommément en cause les capitaines Mickaël D. (aujourd’hui commandant) et son adjoint Bruno G. (toujours capitaine). Présents à la barre, les deux officiers, habillés en civil, se sont défendu d’avoir cherché à «humilier» le lieutenant alors âgé de 30 ans. Ils ont expliqué qu’ils cherchaient «à l’aider à progresser», «à l’épauler». «C’était pédagogique», a estimé Mickaël D.

Les deux officiers mis en cause rendaient visite à leur subordonné direct ou le convoquaient parfois «deux fois par jour». Me Julien Kahn, avocat de la famille du lieutenant, a dénoncé un «acharnement». «Ils étaient constamment sur le dos du lieutenant et ne l’ont pas lâché», a indiqué un témoin cité par le président du tribunal. Dans sa lettre, le lieutenant Girard, décrit par le tribunal comme «un intellectuel brillant», issu de l’université et féru d’histoire, se plaignait que ses deux supérieurs lui parlaient «comme à un demeuré incapable de faire la part des choses».

une enquête avait été ouverte par l’inspection générale de la gendarmerie nationale qui avait estimé que l’infraction de harcèlement moral n’était pas constituée. Saisi à son tour de l’affaire, le parquet de Bourges avait classé sans suite en juillet 2014. La défense a demandé la relaxe.

SOURCE : LE FIGARO avec l’AFP

Rédigé par pandore

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