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Pour le n°1 de la gendarmerie d’Ambert, « ce qu’il y a de plus dur pour un chef, c’est de perdre des hommes »

Le chef d’escadron Fabrice Touioui, commandant la compagnie de gendarmerie d’Ambert, a perdu « un frère d’armes » avec la mort de son adjoint, le lieutenant Cyrille Morel. Et encore plus, avec le décès de deux autres de ses gendarmes. « Ce qu’il y a de plus dur pour un chef, c’est de perdre des hommes » dit-il au journal la Montagne.

 En tout premier lieu, que ressentez-vous??

C’est compliqué… C’est terrible pour le chef, pour les subordonnés, pour les familles, mais aussi pour le territoire, qu’on aime tous. La mort de ces trois gendarmes a permis d’éviter un carnage, vis-à-vis des autres militaires, mais aussi de la population locale. Au péril de leur vie et grâce à leur courage, ils ont évité une tuerie de masse, et ont permis de sauver cette femme des flammes.

Aviez-vous connaissance de la dangerosité de cet homme??

Pas du tout. Saint-Just, c’est 157 habitants. C’est une commune paisible, où il fait bon vivre, on n’a jamais eu de souci dans ce village.

Pensez-vous que ce drame aurait pu être évité??

Non, c’était inéluctable. Parce que le mis en cause nous attendait de pied ferme. Les gendarmes sont tombés dans un guet-apens. Ils sont allés à la mort en toute connaissance de cause parce qu’ils servent une patrie, la France. Leur engagement fait qu’il faut sauver cette femme, au mépris du danger. À partir du moment où un individu est déterminé, le chemin vers la mort est inéluctable. D’ailleurs, ils l’ont ressenti.

Pouvez-vous dire quelques mots sur chacune des victimes??

Commençons par le lieutenant Morel, mon second. C’est un officier hors pair, très à cheval sur la sécurité des personnels. Quelqu’un de très consciencieux dans son travail. Quand il est à la tête de la compagnie, il prend toujours les bonnes décisions, parce qu’avant, il réfléchit. Sa force, c’est aussi l’écoute des personnes, des problèmes de chacun, sa porte de bureau toujours ouverte, toujours prêt à rendre service. Sa vie, c’était sa famille, c’était aussi la gendarmerie. Il avait aussi deux autres passions : la course à pied et le rugby, il faisait partie du club de Clermont-Ferrand. J’ai perdu un frère d’armes sur lequel je pouvais me reposer.

L’adjudant Dupuis est un grand sportif. Il faisait des compétitions en montagne et beaucoup de vélo. Il faisait partie du secours en montagne. Et quand le PGM du Mont-Dore avait besoin de secouristes, qu’il soit de repos ou qu’il travaille, il partait secourir des gens dans la montagne. Sa deuxième passion, c’est sa famille.

Arno Mavel, c’est un garçon extraordinaire, la grande fierté du Psig. Un grand sportif aussi. D’un naturel discret mais vraiment dévoué à la collectivité. C’est une jeunesse qui donne de la fougue à l’équipe. Toujours prêt à rendre service, de repos ou pas. Un engagement total. Un garçon qui est toujours force de propositions, qui a toujours de bonnes et de belles idées. Un garçon qui a travaillé, qui allait prochainement nous quitter pour rentrer en école de gendarmerie.

SOURCE : LA MONTAGNE

Rédigé par pandore

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