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Les 15 et 16 septembre 2025, la gendarmerie nationale a mis fin aux agissements d’un vaste réseau de fraude à l’Assurance maladie, avec l’interpellation de cinq individus, dont le chef présumé. Ce dernier avait mis au point une mécanique redoutable : racheter des centres dentaires en difficulté, puis détourner leur activité vers la facturation d’actes fictifs. Avec la complicité de secrétaires médicales, des soins jamais réalisés étaient enregistrés et remboursés par l’Assurance maladie. Le préjudice global est aujourd’hui estimé à plus de 8 millions d’euros.
L’enquête, menée depuis l’été 2024 par l’Office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI) sur saisine de la juridiction nationale de la lutte contre la criminalité organisée (JUNALCO), avait démarré après la découverte fortuite d’un vendeur de centre dentaire. Ce dernier avait constaté que des actes médicaux étaient facturés à son nom, sans qu’il n’en ait connaissance. Rapidement, les investigations ont mis en évidence une escroquerie structurée. Le groupe avait acquis huit centres de santé à Paris et Marseille, récupéré les cartes professionnelles des praticiens et exploité les listings de patients, pour alimenter une fraude massive et systématique.
Filière internationale de blanchiment
Mais la supercherie ne s’arrêtait pas là. Les gendarmes ont également mis au jour une filière internationale de blanchiment, structurée autour de 280 sociétés-écrans en France et à l’étranger. Ce circuit sophistiqué permettait de dissimuler et de recycler les fonds issus de la fraude. Lors de l’opération, un million d’euros a déjà été saisi au titre des avoirs criminels.
Les cinq suspects ont été présentés à la justice. Deux d’entre eux, dont le chef du réseau, ont été placés sous mandat de dépôt, tandis qu’une information judiciaire a été ouverte. Cette affaire illustre une nouvelle fois l’ampleur des attaques auxquelles l’Assurance maladie doit faire face et la sophistication croissante des escroqueries organisées.
