Après plusieurs mois d’enquête, les gendarmes ont démantelé un réseau d’escroquerie aux transports médicaux opérant dans le Grand Est. Six personnes ont été interpellées le 10 décembre dans le cadre d’une opération judiciaire pilotée par le parquet de Troyes. Le préjudice est estimé à près de deux millions d’euros.
L’affaire débute en mars 2025, lorsque la Mutuelle Sociale Agricole (MSA) Sud Champagne signale au parquet de Troyes des soupçons de fraudes impliquant une société de taxi domiciliée en région parisienne, en lien avec plusieurs entreprises du secteur de Vitry-le-François. Les investigations sont alors confiées à la brigade de recherches de Rosières-près-Troyes.
De gros flux d’argent
Les premières vérifications financières révèlent rapidement des flux d’argent anormalement élevés, sans rapport avec une activité classique de transport de personnes. Face à l’ampleur présumée de la fraude, un groupe de travail est constitué en octobre 2025 sous l’égide de la section de recherches de Reims, avec l’appui de la brigade de recherches de Vitry-le-François.
Les enquêteurs travaillent en étroite collaboration avec le pôle interrégional d’enquêteurs judiciaires de la Caisse nationale de l’Assurance maladie (CNAM) ainsi qu’avec la cellule nationale de contrôle externe de la Mutualité Sociale Agricole. L’analyse des flux financiers met en évidence des versements d’environ deux millions d’euros effectués en seulement quelques mois par différents organismes sociaux, notamment la Caisse primaire d’assurance maladie et la MSA. Les fonds auraient ensuite fait l’objet d’opérations de blanchiment.
Une opération d’envergure
Le 10 décembre, une opération judiciaire d’envergure est menée simultanément par l’ensemble des services impliqués. Six individus sont interpellés. La plupart sont déjà connus de la justice pour des faits similaires.
Les perquisitions réalisées dans la foulée permettent la saisie provisoire de près de 750 000 euros d’avoirs criminels, comprenant notamment des licences de taxi, des véhicules et des objets de luxe. Ces saisies s’ajoutent à près d’un million d’euros déjà gelés lors d’une première phase de l’enquête sur les comptes de la société, dans le cadre de soupçons de blanchiment.
Présentés à la justice le 12 décembre, les mis en cause ont été placés sous contrôle judiciaire dans l’attente de leur jugement devant le tribunal correctionnel.
