Une spectaculaire opération antidrogue a mis fin à un vaste trafic international entre l’Espagne et la France. Dans la nuit du 4 au 5 octobre, les forces de l’ordre ont intercepté sur l’autoroute A63, à proximité de la frontière espagnole, un convoi de trafiquants en plein go-fast. À bord, trois hommes originaires d’Angoulême, âgés de 27 à 32 ans, ont été arrêtés avec près de 500 kilos de résine de cannabis dissimulés dans des « valises marocaines ».
Cette saisie, évaluée à 1,5 million d’euros — et près du triple à la revente —, résulte d’une enquête minutieuse menée depuis plusieurs mois par l’OFAST (Office anti-stupéfiants) et la BRI (Brigade de recherche et d’intervention) de Bayonne. Les enquêteurs, épaulés par les policiers de Nantes, suivaient la trace de ce réseau depuis l’été. Ils suspectaient le trio d’alimenter en cannabis plusieurs grandes villes de l’Ouest et du Centre de la France, dont Bordeaux, Angoulême, Nantes, Angers et même Paris.
La coordination des forces
Vers 4 heures du matin, le dispositif est déclenché. Sous la coordination d’un hélicoptère de la gendarmerie de Mérignac, les policiers interceptent simultanément trois véhicules roulant à vive allure depuis l’Espagne. La première voiture, chargée d’ouvrir la route, est stoppée au péage de Bénesse-Maremne, dans les Landes. Le véhicule porteur, un Range Rover volé équipé de fausses plaques espagnoles, ainsi que la voiture suiveuse sont immobilisés au péage de Biarritz-La Négresse.
À l’intérieur du 4×4, les policiers découvrent 13 sacs de jute remplis de résine de cannabis : 500 kilos au total. Selon les enquêteurs, cette équipe bien rodée effectuait depuis plusieurs mois des trajets réguliers entre le Maroc, via l’Espagne, et la France. Une quinzaine de voyages auraient été recensés depuis le début de l’été, permettant d’acheminer près de sept tonnes de drogue sur le territoire français.
Les trois suspects, deux issus des quartiers de Bel-Air / La Grand-Font et de Ruelle-sur-Touvre à Angoulême, ont été placés en garde à vue prolongée avant d’être présentés au parquet de Bayonne. Tous trois ont été écroués dans l’attente de leur procès, prévu le 27 novembre.