Quelle ne fut pas la surprise des militaires de la Gendarmerie et des personnels de la Police nationale lorsque le ministre de l’Intérieur a annoncé une mobilisation inédite des forces de sécurité intérieure à l’occasion des Jeux olympiques 2024. Si le principe de cette mobilisation était attendu, rendu nécessaire par l’ampleur et l’enjeu d’un tel événement, certaines propositions de Gérald Darmanin ont toutefois surpris les uns et les autres.
« J’ai pris une décision, qui n’est pas législative […]. Je mets fin, le temps des Jeux olympiques, et le temps de la Coupe du monde de Rugby, à la zone entre Police et Gendarmerie, rien n’empêche un policier et un gendarme d’aller dans la zone de compétence naturelle de l’autre […]. Ça peut s’exprimer de deux manières, soit […] nous enverrons des gendarmes en zone police […], par exemple tenir une gare, un réseau de transport […]. Deuxièmement on peut aussi imaginer qu’on utilise des policiers qui sont dans des territoires de province, qui pourraient être envoyés dans des zone police […] et que les gendarmes les remplacent le temps de la compétition […]. Aucune disposition législative n’est nécessaire, il s’agit simplement de soulever des barrières mentales dont vous savez qu’elles sont parfois très importantes. »
Au travers de ces deux exemples, nous pouvons alors percevoir que la Gendarmerie devient une réserve pour la Police nationale. Pourtant, le ministre ne fait pas état de l’application de l’article L. 411-8 du Code de la sécurité intérieure… Il a l’opportunité de rappeler les policiers qui ont quitté le service actif et même, depuis la loi sur la responsabilité pénale et la sécurité intérieure, des réservistes OPJ. Peut-être le ministre a-t-il conscience que ces mêmes réservistes ne seraient guère prompts à faire preuve d’une solidarité et d’une camaraderie qui, pourtant, les honoreraient. La Gendarmerie, fidèle à ses valeurs et à ses principes, a toujours répondu présent pour aider, soutenir et renforcer nos camarades policiers. Parfois, même au point de mettre en exergue les difficultés de la Police nationale à monter rapidement en puissance lorsque la situation l’exige. Les réservistes OPJ seront d’un grand secours, mobilisons-les. Cela permettra d’éviter une appropriation exagérée des forces de la Gendarmerie au risque de voir la « France d’en bas » dépourvue de moyens pendant des semaines.
« J’ai déjà annoncé aux policiers et aux gendarmes que, sauf très rares exceptions, ils n’auront pas de congés pendant le mois de juin, juillet, début août. On les annonce dès maintenant […]. Ça ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de congés du tout, ça veut juste dire qu’ils seront décalés, on partira soit avant soit après ces événements. »
La réaction des syndicats de Police laisse à penser que l’information n’est pas connue de tous. Déjà, des oppositions fortes se manifestent et les représentants du personnel, à l’aube d’élections professionnelles, font dans le démonstratif. GendXXI est et reste attaché au temps de travail et à la sécurité des personnels, nous sommes tout autant attentifs aux situations individuelles et nous ne doutons pas que nos chefs le seront aussi, particulièrement pour ceux et celles dont les contraintes sont fortes. Nous serons vigilants dans la mise en œuvre de cette disponibilité renforcée. Si le moment est exceptionnel, la réponse doit être exceptionnelle, mais la considération des hommes et des femmes qui s’engagent doit l’être également.
Nous vous donnons rendez-vous dans les prochains mois…
SOURCE GENDXXI/ LE PANDORE ET LA GENDARMERIE