Lorsque les températures grimpent et que les vacanciers affluent dans les zones boisées ou rurales, les risques d’incendies de forêt s’envolent. Pour y faire face, la Gendarmerie nationale renforce son dispositif, avec une présence accrue sur le terrain et un engagement scientifique renforcé.

Les patrouilles en VTT, à cheval ou à pied multiplient leur vigilance dans les massifs à risque. Leur mission ? Détecter les départs de feu, sensibiliser les promeneurs imprudents et intervenir immédiatement pour ralentir la propagation. Leur rapidité d’action permet souvent de gagner des minutes décisives avant l’arrivée des pompiers.
En parallèle, les brigades locales œuvrent en coordination avec les services de l’État, activant le plan ORSEC dès qu’une alerte est déclenchée. Les opérations d’évacuation, notamment dans les zones habitées ou les campings, sont conduites avec sang-froid et méthode. Les réservistes, présents en nombre durant l’été, viennent soutenir ces efforts, veillant sur les points d’accès stratégiques et animant des ateliers de prévention auprès du public.
Cette stratégie produit des résultats concrets. Par exemple, dans le Var, un pyromane récidiviste a été interpellé cet été : identifié grâce aux enquêtes menées sur plusieurs départs de feu suspects, il a été jugé et condamné à trois ans de prison ferme. Plusieurs autres individus soupçonnés d’avoir volontairement déclenché des feux ont été arrêtés, certains renvoyés devant la justice ou condamnés à des peines avec sursis. En tout, une dizaine d’arrestations ont été effectuées cet été, traduisant la détermination de la Gendarmerie à agir contre la malveillance.

Derrière ces interventions, l’action se structure autour d’un volet scientifique rigoureux. La Cellule de recherche des causes et circonstances des incendies (RCCI), active dans le Var, regroupe gendarmes spécialisés, pompiers, agents de l’ONF et experts scientifiques. Sur chaque scène, les enquêteurs cherchent le point de départ avec précision, analysent la propagation du feu selon le vent, l’humidité et la végétation, et prélèvent les traces potentielles : mégots, restes d’accélérants, résidus. Ces éléments sont ensuite traités dans un laboratoire dédié, parfois embarqué sur le terrain, où la moindre particule peut faire la différence entre accident et acte volontaire.
L’Institut de Recherche Criminelle (IRC‑GN), avec ses équipes spécialisées en environnement incendies, chimie, micro-analyses et biologie, apporte son expertise pour confirmer les hypothèses posées sur le terrain. Cette approche pluridisciplinaire permet non seulement de reconstituer le scénario, mais aussi de renforcer les poursuites judiciaires.rts de feux volontaires ont été évités grâce à des signalements rapides de gendarmes en patrouille. Et lorsque les incendies éclatent, les brigades d’investigation poursuivent les auteurs, comme ce fut le cas dans le Var où un pyromane récidiviste a été interpellé et placé en détention.
Article Jérémy ARMANTE