Les dernières 48 heures ont été marquées par plusieurs noyades tragiques, rappelant la dangerosité des milieux aquatiques et la nécessité de la prudence, notamment en période estivale.
Drame au lac de l’Aréna à Roquebrune-sur-Argens (Var)
Jeudi 7 août, un petit garçon de 5 ans, prénommé Noah, a été retrouvé mort noyé au lac de l’Aréna, à Roquebrune-sur-Argens, où il se trouvait en vacances avec sa famille. L’enfant, membre d’une fratrie de quatre, avait disparu en milieu d’après-midi. Ses parents, pensant d’abord à une fugue ou à un éloignement, avaient entrepris des recherches par leurs propres moyens avant de prévenir les gendarmes vers 16 h.
Un dispositif important a alors été déployé : une vingtaine de militaires, une équipe cynophile, des plongeurs, des pompiers, ainsi que des drones pour survoler la zone. Les premières recherches se sont concentrées autour des parkings et des véhicules. Finalement, c’est dans l’eau, à seulement quelques mètres des transats où se trouvaient ses parents, que le corps a été découvert vers 19 h.
Selon les autorités, Noah ne savait pas nager. La gérante du site, sous le choc, a annoncé la fermeture du lac dès le lendemain. La famille, originaire de France et en vacances avec des amis, a bénéficié d’un soutien psychologique immédiat. Une enquête judiciaire est ouverte.
Double drame sur le lac d’Annecy (Haute-Savoie)
En Haute-Savoie, deux accidents distincts se sont produits à quelques jours d’intervalle.
Le premier remonte au dimanche soir 3 août, au large de Sevrier : un père de famille d’une trentaine d’années, en vacances avec sa femme et ses deux enfants, est tombé à l’eau depuis un bateau de location sans permis et s’est noyé. Malgré des recherches intensives, ce n’est que le mercredi suivant que son corps a été retrouvé, gisant à 60 mètres de profondeur.
Le second accident s’est produit mardi, au large de la plage d’Albigny, où un autre homme, également dans la trentaine, a disparu dans le lac. Les recherches sont toujours en cours. Pour ce deuxième cas, les autorités françaises ont sollicité l’aide de plongeurs suisses, spécialisés dans les interventions à grande profondeur, capables de descendre jusqu’à 100 mètres. En France, les plongeurs de la gendarmerie interviennent en règle générale jusqu’à 50 mètres, nécessitant pour de plus grandes profondeurs une formation et des équipements spécifiques, notamment des mélanges gazeux adaptés.
Les risques et précautions rappelés par la gendarmerie
À la suite de ces tragédies, Marlène Gillet, commandante de la compagnie de gendarmerie d’Annecy, a tenu à rappeler trois précautions essentielles pour les baigneurs et usagers des plans d’eau :
Port du gilet de sauvetage dès qu’on s’éloigne du bord
Les lacs peuvent devenir très profonds à quelques mètres seulement de la rive. De plus, l’eau douce offre moins de portance que l’eau de mer, ce qui peut surprendre les nageurs, surtout les moins expérimentés.
Présence obligatoire d’un surveillant à bord
Lorsqu’on navigue sur un bateau, il faut impérativement qu’une personne reste à bord, apte à piloter et à porter secours à un baigneur en difficulté.
Prudence face au risque d’hydrocution
Les variations de température dans un lac peuvent être brutales. Un corps réchauffé par le soleil peut subir un choc thermique important en entrant rapidement dans une eau froide, entraînant malaise ou perte de conscience. Il est donc conseillé de se mouiller progressivement, en particulier la nuque, avant de se baigner.
Un été marqué par les noyades
Ces drames s’inscrivent dans une série d’accidents aquatiques survenus en France cet été. Plans d’eau intérieurs, rivières et lacs présentent des dangers souvent sous-estimés, notamment pour les enfants et les personnes ne sachant pas nager. Les conditions météo, la profondeur, la température de l’eau et l’absence de surveillance augmentent les risques.
Les autorités appellent à la vigilance et rappellent que la prévention — gilets de sauvetage, surveillance constante des enfants, respect des zones de baignade — reste le meilleur moyen d’éviter de nouvelles tragédies.