Une opération d’une ampleur exceptionnelle s’est déroulée dans la nuit du 13 au 14 octobre, entre Rennes et le Pas-de-Calais. Escorté par le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) et les Équipes régionales d’intervention et de sécurité (Éris), un baron du narcotrafic a été transféré de la maison d’arrêt de Vezin-le-Coquet vers la prison ultra-sécurisée de Vendin-le-Vieil. L’opération, préparée dans le plus grand secret, illustre la montée en puissance des protocoles de sécurité autour des détenus les plus dangereux de France.
Le convoi s’est ébranlé peu après 1 h 30 du matin, sous haute surveillance. Plusieurs routes ont été temporairement fermées et un périmètre de sécurité d’un kilomètre a été instauré autour de la prison rennaise. Fait inédit : un arrêté préfectoral a autorisé l’usage de pistolets et fusils brouilleurs d’ondes — tels que les modèles BAD, Sniper 528 ou Watson WBS 25 000 — afin de neutraliser tout survol de drones et empêcher d’éventuelles opérations d’espionnage ou d’exfiltration. L’objectif : rendre impossible toute observation aérienne du dispositif, ou toute tentative de suivi du convoi par des complices.
Un outil clé dans la sécurité
Selon Le Télégramme, cette technologie, réservée jusqu’ici à la protection d’événements majeurs comme la visite du pape à Marseille en 2023, devient désormais un outil clé dans la sécurisation des transferts de détenus classés « DPS » (détenus particulièrement surveillés). Deux précédents transferts similaires avaient déjà mobilisé de tels moyens : à Béziers fin juillet et à Roanne début septembre.
À Vendin-le-Vieil, établissement emblématique du dispositif carcéral français, le détenu a rejoint le quartier de haute sécurité conçu pour isoler les figures du grand banditisme et les criminels susceptibles d’exercer une influence depuis leur cellule. Ni la préfecture d’Ille-et-Vilaine ni le parquet n’ont révélé l’identité du prisonnier, invoquant des impératifs de sécurité.
Ce transfert, d’une précision quasi militaire, symbolise la mutation des méthodes françaises face au narcotrafic organisé et à la sophistication de ses réseaux. L’usage combiné du GIGN, des Éris et de dispositifs anti-drones marque une nouvelle étape dans la stratégie de l’État : faire de chaque déplacement de détenu à haut risque une véritable opération de contre-espionnage, où la technologie devient le rempart invisible de la sécurité pénitentiaire.