Quatre adolescents corses, âgés de 15 et 16 ans, ont reconnu avoir commis un acte d’une extrême cruauté : l’égorgement d’une vache et l’abattage de son veau, filmés puis diffusés sur les réseaux sociaux en juillet dernier. Les images, d’une violence insoutenable, ont suscité l’indignation du public et alerté les autorités locales. On y voit les jeunes, maculés de sang, décapiter une vache agonisante, tandis que son veau tourne autour, avant d’être à son tour abattu sous les cris de ses bourreaux : « On a tué ta mère ».
L’affaire, révélée par Corse Matin et confirmée par la gendarmerie à l’AFP, a conduit à l’interpellation de trois mineurs mercredi, puis d’un quatrième jeudi, soupçonné d’avoir transporté ses amis sur les lieux dans une voiturette. Tous ont été placés en garde à vue avant d’être relâchés le vendredi 31 octobre, sous contrôle de l’enquête judiciaire.
Ouverture d’une procédure
Le parquet d’Ajaccio a ouvert une procédure pour « actes de cruauté et sévices graves ayant entraîné la mort ». Selon la commandante Sophie Shushi, de la compagnie de gendarmerie de Sartène, les adolescents ont reconnu les faits lors de leurs auditions. Les vidéos, rapidement supprimées des plateformes, avaient circulé en ligne avant d’être signalées, provoquant une vague d’émotion et de colère.
Les gendarmes poursuivent leurs investigations afin d’établir précisément les rôles de chacun et d’identifier le propriétaire des animaux, encore inconnu à ce stade.
Cette affaire illustre une dérive inquiétante de certains comportements adolescents, mêlant violence gratuite et recherche de visibilité numérique. Au-delà du choc suscité, elle relance le débat sur la banalisation des violences en ligne et la responsabilité pénale des mineurs. En Corse comme ailleurs, la diffusion de tels actes sur les réseaux sociaux rappelle l’urgence d’une éducation au respect du vivant et d’un encadrement plus strict des contenus numériques.

