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« On nous a mis en danger avec une maladie potentiellement mortelle »

L’un des 1 081 marins du porte-avions Charles de Gaulle, testés positifs au Covid-19, a accepté de raconter aux journalistes de France2, (Dorothée Olliéric, Jean-Pierre Magnaudet, et Julien Cordier) ce qu’il s’est passé à bord, la contamination et le silence de l’armée.

Critiques des décisions de l’armée

Visage flouté, voix modifiée… C’est sans l’accord de sa hiérarchie qu’un marin du porte-avions français Charles de Gaulle a accepté de témoigner. Ce militaire fait partie des 1 081 marins de l’équipage testés positifs au Covid-19. S’il brise le silence, c’est pour critiquer les décisions prises par l’armée.

Depuis Toulon (Var), où le bateau a accosté mi-avril, le marin raconte avoir ressenti les premiers symptômes, maux de tête, perte du goût et de l’odorat, au début du mois.

« J’avais quasiment tous les symptômes, dit-il. J’étais mal, très mal. Mais
je me suis dit que ça allait passer. »

A ce moment-là, une cinquantaine de marins du porte-avions Charles de Gaulle sont mis à l’isolement. Mais lui ne fait pas partie des cas suspects, selon ses supérieurs. Le voilà donc qui continue de travailler à son poste, dans la promiscuité.

Porte-avions Charles de Gaulle en mer.

« Les décisions auraient dû être prises plus tôt »

S’il défend le commandant du porte-avions qui a, selon lui, fait remonter les
informations à sa hiérarchie, le marin est « en colère contre la Marine ».

« Peu importe qui a pris les décisions, elles auraient dû
être prises plus tôt », s’agace-t-il.

On nous a mis en danger avec une maladie potentiellement mortelle.

Il pointe notamment du doigt l’escale à Brest (Finistère), où la contamination a eu lieu. Le militaire se rappelle être « sorti avec des collègues dans des bars », « jusqu’à 4 ou 5 heures du matin », « forcément on côtoie des gens ».

On commande au comptoir, on est entre deux personnes potentiellement malades. Une personne qui tousse, le serveur pose un verre, vous le prenez… Il peut se passer mille choses.

Quand le porte-avions reprend la mer, des mesures barrières sont prises. Mais au bout de quatorze jours, aucun cas suspect n’est décelé et la vigilance se relâche. Puis il y a eu ce concert à bord, « avec 100 à 200 personnes collées les unes aux autres. » Aujourd’hui, le marin ne ressent « presque plus aucun symptôme.

 » Pour autant, a-t-il envie de reprendre la mer ? « Très franchement, non, assure-t-il. Il n’y a pas l’envie pour le moment. »

Deux enquêtes sont en cours, l’une de commandement, l’autre épidémiologique. La ministre des Armées a promis la transparence : les premiers résultats devraient être connus dans les prochains jours.

SOURCE : TEMOIGNAGE FRANCE 2.

Rédigé par pandore

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